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Né à Budapest en 1931, mort à Paris en 2009.

Adolescent passionné de musique et d’opéra, il noue un lien particulier avec Otto Klemperer, directeur de l’Opéra de Budapest. Après son baccalauréat, de par ses origines bourgeoises, il doit passer plusieurs années en usine à Stalinvaros avant de pouvoir suivre des études supérieures.

Années de formation de Budapest à Paris

En 1953 seulement il est admis à l’École des Arts Décoratifs de Budapest. Ses études sont interrompues par les évènements d’Octobre 1956 qui le poussent à l’exil.

Réfugié en France, il est admis en 1957 à l’Ecole des Beaux Arts de Paris en peinture, et en 1958 à l’Ecole des Arts Décoratifs en scénographie, avec Jacques Noël, dont il devient l’assistant. C’est le décorateur de Ionesco, l’époux de la grande Tsilla Chelton, et l’accueil chaleureux dans la famille Noël sera très formateur.

En 1962 il épouse Anne Baille, rencontrée aux Arts Déco, qui deviendra Anne Zanko, designer textile. Ils vivent alors rue de Seine, avant de s’installer en 1966 dans l’atelier de la rue Saint Lazare.

Expérimentations des sixties, Pop Art

Entre 1961 et 1968, il peint sur toile, influencé par les différents styles de l’époque, de l’Abstraction lyrique au Pop Art. Il expose aux Biennales de Paris 1963 et 1965. Il participe avec le groupe Ben Vautier, Jean Le Gac et Christian Boltanski à l’exposition Jouets à la galerie Claude Levin, puis il invente la Peinture aléatoire, réalisant un film d’artiste présenté à l’Arc en 1967 : Message 2285, où est délivré un message muet par une bouche décomposée et recomposée en 2285 positions possibles des quatre toiles carrées de sa peinture aléatoire : la Bouche.

En 1969, Tamàs est invité avec d’autres jeunes artistes au Centre Américain de Paris à réaliser une performance pour Work in Progress. Il creuse un trou à ses mesures où il enterre une boîte secrète contenant ses pinceaux, manifestant ainsi la mort de la peinture de chevalet, aujourd’hui impuissante à égaler les grands maîtres. La Tombe, première toile de l’Environnement Réflexion, reprendra les photographies prises par Christian Boltanski lors de cet évènement.

Les Seventies et le concept de Réflexion

S’il a enterré la peinture de chevalet, après quelques expériences conceptuelles stériles, il réfléchit sur lui-même, sur l’Art, et voudrait exprimer ses idées en images.

La réflexion, dans le double sens du mot, est alors la figure clé de son art. Pour cela, il trouve un support : le Jok, toile cirée épaisse et réfléchissante, sur laquelle il peint à la bombe et au pochoir les images issues de sa réflexion. Avec ces images-miroirs, une relation se crée entre le motif peint, l’environnement et le spectateur.

De plus, la technique du pochoir permet l’utilisation des motifs en variations multiples, tels les leitmotiv en musique.

Il réalise alors l’Environnement Réflexion, avec l’Enfant en motif principal et ensuite l’Environnement Opéra, où l’on retrouve l’île des morts de Böcklin

L'incendie

En 2007, un incendie détruit l'atelier et tous les grands formats des Environnements Réflexion et Opéra. Pour exorciser le drame, Tamàs fait un projet d'exposition : Relique-Art. Il se remet au travail et réalise deux derniers triptyques : Le Phénix et La Rencontre fortuite d'un chapeau avec un fer à repasser, retable

Été 2009, Tamàs traversant sa rivière, tel le Styx :

Tamàs à la rivière